Avec cette bande dessinée, Franckie Alarcon nous met l’eau à la bouche : poussé tout autant par sa gourmandise que par sa curiosité, il croque avec délice et humour l’univers du chocolat artisanal. Au fil des pages, le lecteur plonge dans un monde de saveurs, de passion et de savoir-faire auxquels se mêlent des valeurs humaines telles que la générosité, le partage, l’altruisme… La gourmandise est également très présente, mais elle n’est pas le point central de l’ouvrage.

L’auteur-illustrateur introduit le sujet en racontant la place que le chocolat tient dans sa vie depuis son plus jeune âge (j’avoue, j’ai un parcours un peu identique : tartines de pain beurrées saupoudrées de chocolat en poudre, découverte des Pyrénéens, gâteau d’anniversaire au chocolat – mais moi, c’était et c’est toujours la forêt noire –, et la tablette de chocolat comme dopant pendant de les heures de travail 😉 ) jusqu’au moment où son éditeur lui confie la réalisation d’une bande dessinée sur ce sujet. On entre alors dans le vif du sujet façon journalisme d’immersion version comics. Il dessine ses visites à l’atelier de Jacques Genin, fondeur en chocolat, où il a dû mettre la main à la pâte sous l’œil amical mais exigeant du maître. Il nous livre ainsi quelques recettes (associées parfois à des explications techniques) : truffes de Noël, tarte au chocolat, ganache, chocolat chaud (avec sa variante glacée) et mendiants au chocolat. Le lecteur est invité à confectionner ces douceurs qui sont relativement simples à réaliser et pleines de promesses gustatives.

Ensuite, nous assistons à sa rencontre avec Stéphane Bonnat, maître-chocolatier, qui lui montre ses machines et explique les étapes permettant de transformer la fève de cacao en chocolat. Pour terminer ce tour d’horizon du chocolat, le maître-chocolatier l’invite à l’accompagner au Pérou : choisir une fève de cacao, ça ne se fait pas au hasard ! Outre l’aspect humain, ce chocolatier passionné prend en compte la variété du cacaoyer et son lieu de culture : chaque fève révèle une saveur et un caractère particulier qui influent sur la manière de travailler la matière première et sur le résultat final. À chaque cacaoyer, son chocolat. Cette bande dessinée est idéale pour toucher du doigt la différence entre le chocolat passion et le chocolat industriel.

En terminant ma lecture, j’avais non seulement le goût du chocolat sur les papilles, mais aussi l’envie de voyager au gré des saveurs et des émotions éveillées par un chocolat aux notes à la fois intenses et subtiles.


Ce que je retiens de ma lecture ? Depuis plusieurs années, je suis déçue par le chocolat que l’on trouve en grande surface (j’ai fini par ne plus en acheter). Ce n’est peut-être que l’impression toute personnelle et subjective d’un palais devenu exigeant avec l’âge, mais il me semble que la qualité gustative baisse d’année en année. Après avoir lu cette BD qui illustre et explique l’amour du chocolat, il est évident que je ne peux plus le considérer comme une banale friandise à avaler distraitement en pensant à autre chose. Pour véritablement apprécier le chocolat, il faut le déguster en conscience (comme la vie 😉 ). Ceci dit, je vais peut-être quand même garder une tablette de chocolat à portée de main sur mon bureau, juste au cas où… 😀


Pour aller plus loin :



Les secrets du chocolat – Voyage gourmand dans l’atelier de Jacques Genin
Franckie Alarcon
éditions Delcourt (2014)