Un petit village, des enfants en vacances et le temps des vendanges. Voilà le décor de ce petit roman. Et puis arrivent les Gitans, ces étrangers qui viennent chaque été travailler pour Maria, ces Gitans dont personne ne veut au village car les étrangers ne sont pas les bienvenus. Mais voilà, Maria refuse de se soumettre à la volonté des villageois : les gens du voyage travaillent vite et bien, ils ne font pas d’histoires, et puis elle les apprécie. Pourtant, des histoires, les villageois n’en manquent pas. En effet, un secret hante le village depuis trente ans. Un secret que l’on devine peu à peu car, tel un secret de famille que l’on souhaite étouffer, il remonte à la surface, semblant se répéter d’une génération à l’autre. Mais les gens d’aujourd’hui sont-ils les mêmes qu’hier ? À travers des phrases courtes et poétiques qui sollicitent nos sens, l’autrice nous fait admirer le paysage, elle nous permet de saisir l’instant et de comprendre les sentiments et les tourments des personnages. Cette fresque estivale ne laisse pas indifférent.
Ce que je retiens de ma lecture ? La peur de l’étranger qui spolie un individu ne serait-elle pas en fait de la jalousie ? Cet autre qui semble plus riche (d’argent, d’amour,…), plus heureux, plus libre, plus quelque chose, comme s’il nous avait dérobé ce quelque chose, nous empêchant ainsi de l’obtenir ? Comme l’un des personnages le dit : « La haine tue ». Elle tue celui qui en est la cible, mais celui qui la propage n’en est pas moins victime, consumé et noirci par un feu qui ne réchauffe pas…
Pour aller plus loin :
- Origines, migrations, culture et persécution des Roms, Gitans, Manouches et Tsiganes
- L’histoire des Gitans d’Espagne
- Un peu de poésie avec « Bohémiens en voyage » de Charles Baudelaire
L’été des Gitans
Sylvie Fournout
éditions Oskar (2013)
188 pages
Accessible à partir de 10 ans